Les danses folkloriques au Maroc ont un rôle important dans la transmission des valeurs de nos anciens. Peut importe leur nature, nuptiales ou martiale, ces danses populaires et tribales enrichissent et égayent tous ceux qui les pratiquent, au Maroc comme partout ailleurs.
Depuis plusieurs années, de plus en plus d’associations militent pour la conservation de ce patrimoine immatériel qui tend à disparaître face à la montée fulgurante des danses occidentales. Ces membres contribuent à sa promotion au Maroc et dans le monde à travers des ateliers, des expositions et des événements culturels dans plusieurs villes du royaume. Mais qu’en est-il de la danse folklorique marocaine en France ? L’une des figures les plus engagées dans l’hexagone s’appelle Leïla, aka « Raïssa Leï » que j’ai rencontré virtuellement lors d’un atelier de danse Chaabi tenu à distance Via Zoom.
Son style ? Fusion et passion. Son engagement ? Danser le Maroc. Son cheval de bataille ? Revivifier l’héritage. Ce qui m’a le plus touché chez elle c’est sa passion pour la préservation d’une tradition vivante. Elle racontait lors d’une interview sur Lallab l’importance des souvenirs qu’elle avait accumulés lors de ses traversées en voiture, de Paris à Oujda, du partage et de la simplicité du quotidien de sa famille. Elle observait avec passion les danses locales de sa région telles que la Reggada, Aarfa, Ahidouss, Aalaoui etc.
Ingénieure de formation, Leïla a toujours su qu’elle pouvait danser sans que le poids de la « hchouma » (honte) ne l’en empêche. Car la danse au féminin a longtemps subi des restrictions et limites venant des familles marocaines l’associant ainsi à une pratique honteuse voire vulgaire (les Chikhat n’ont pas très bonne réputation au Maroc). La Raïssa (féminin de Raïs, chef d’une troupe de danse) compte aujourd’hui dans sa troupe de danse Kif Kif Bledi des femmes venant d’horizons divers et portant la même fierté, celle de promouvoir la richesse culturelle de leurs pays.
« Bien que toutes les danseuses vivent et travaillent France, elles sont toutes immigrées ou enfants d’immigrés originaires de pays aussi divers que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Irlande, la Pologne, l’Espagne, le Liban, le Sénégal et le Bénin.«
La troupe Kif Kif Bledi se produit principalement à Paris, mais les danseurs se sont adaptés à la situation sanitaire actuelle en proposant des ateliers de danse et des conférences en ligne.
Envie de découvrir les richesses des danses populaires du Maroc et du monde arabe ? Suivez leur actualité et retrouvez leurs prochains ateliers ici.