« Louissa » est une histoire de créativité et de passion innée. Derrière la marque se cache une jeune artiste marocaine, Nadia Benkabbou qui, après avoir fait une école d’architecture à Paris ainsi que le Collège Lasalle au Maroc, a voulu créer son propre atelier de confection de mobilier, d’objets de déco, de vêtements et de souliers (affectueusement appelés Louisettes!). Elle se livre à vous le temps d’un interview afin de vous partager son univers haut en couleurs!

CC: Nadia, que peux tu nous dire sur ton parcours ainsi que les débuts de Louissa?

N: J’ai toujours été très manuelle et attirée par le monde de la création. J’ai appris à broder et coudre vers l’âge de 10 ans et refaisais déjà la déco de chez mes parents. Mon rêve était de devenir menuisier / ébéniste mais le destin en fut autrement. J’ai entrepris des études d’architecture aux Beaux Arts à Paris, une formation incroyablement enrichissante qui m’a permis d’aborder la création sous un autre aspect, plus orientée réhabilitation de patrimoine et d’héritage culturel. Mon intérêt prononcé pour le design m’a poussé à faire mon mémoire de fin d’études sur le « Kitsch »!

Je me suis rendu compte en Aout 2015 que mon appartement casablancais s’était transformé en atelier de stockage de créations de tous genre!

Avec beaucoup d’appréhension mais le soutien infaillible de ma belle sœur qui a toujours cru en moi, et qui au passage m’appelait « Louissa » depuis maintenant 20 ans, j’ai décidé de lancer la maque « Louissa » et de présenter ainsi mes créations au grand public.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, l’intérêt pour la mode s’est fait de plus en plus ressentir, et l’appel à l’apprentissage de cette discipline m’a amené en Octobre 2015 aux bancs du Collège Lasalle pour un parcours de stylisme/modélisme afin d’agrandir mes champs de compétence et donc ma créativité!

Certains diront que je m’éparpille, moi je trouve que toutes ces disciplines liées à la création s’inscrivent dans le même processus, ça devient juste une histoire d’échelle et de fonction.

Aujourd’hui « Louissa » crée des accessoires, de la déco, du mobilier en bois … souvent empreints de nostalgie, d’humour ou d’étonnement en valorisant toujours l’artisanat marocain dans toute sa splendeur.

CC: Parles-nous de ta première création originale?

N: J’ai du mal à identifier UNE première création, mais je citerais une peluche que j’ai cousu il y a de cela 20 ans et que j’ai aujourd’hui précieusement offert à mon fils (cf. photo), et à l’âge « adulte » je citerais ce vieux meuble de ma mère au style classique que j’ai retapé et qui aujourd’hui trône fièrement à l’entrée de chez moi (cf. photo).

CC: Quelles sont tes principales sources d’inspiration?

N: L’inspiration pour moi n’a aucune limite, TOUT peut devenir le début d’une histoire. J’ai toujours un carnet à idées dans mon sac, et je vis … sans la pression du « je dois trouver une nouvelle idée !!!».

Si créer devient une obligation, ça ne m’intéresse plus. Je revendique cette liberté de créer ce que je veux, quand je le veux, avec toujours le plaisir comme locomotive.

La création est pour moi un état d’esprit, une façon originale et unique d’imbriquer les idées entre elles et dans tous les domaines de la vie. Elle n’est pas un exercice que l’on fait sur demande, mais plus l’expression d’une humeur ou d’un état d’âme qui s’exprime d’une façon imprévisible.

Souvent dans mes rêves je récolte les plus belles inspirations…

CC: Quel est le produit phare de ta collection, celui qui identifie le plus ta marque?

N: Peut être le tissu en Terz lgherza que j’ai utilisé pour des coussins ou des bancs, qui m’ennuie terriblement quand il « trop présent » dans des salons marocains mais me séduit quand il se marie avec d’autres objets dans des espaces totalement contemporains. Il ne se prend plus au sérieux, mais devient un clin d’œil à notre héritage marocain.

…ou aussi les mocassins en cuir ou daim qui ont vraiment connus un grand succès ! Ils sont fait à la main, et customisés par mes soins.

CC: Ton matériau fétiche? Celui que tu affectionnes le plus?

N: Le bois, le bois et le bois ! Il est noble, vivant et intemporel ! Il est robuste et chaud à la fois. J’aime le toucher, je le respecte, l’admire et adore le voir vieillir.

CC: Louissa en 2026?

N: J’aimerais avoir un vrai atelier, avec des machines pour travailler le bois, et un atelier de confection où je verrais naître sous mes yeux toutes les idées que j’imagine et que je dessine.

CC: Pour finir, as-tu une anecdote à partager avec nous?

N: J’adore les girafes et les collectionne ☺