J’ai passé toute mon enfance et adolescence au Maroc. La cuisine traditionnelle me semblais appartenir uniquement à la sphère familiale. Je ne mangeais que du fait maison. Seulement quelques plats et spécialités sont réservées à la street. Je pense par exemple aux différents sandwichs (Thon-Harissa 🌶), aux galettes de pomme de terre épicées (Maakoudah), aux grillades d’abats (Bouznikah, tu me manques…), à la soupe Harira que je degustais avec passion lors de mes sorties à la vieille médina de Rabat.
Arrivée en France, la nostalgie a tout naturellement fait son apparition, m’amenant ainsi tout droit vers les restaurants marocains d’Aix-en-Provence (Le Riad), de Marseille (Les Jardins d’Ahlam, Au petit Amandier…) et de Paris (Couscous Deli, le Méchoui du prince, Le Mansouria…).
Malgré cela, je n’ai toujours pas réussi à retrouver le goût de la bonne cuisine de rue à la marocaine. Ma quête m’a menée vers Yasmine, une foodie passionnée qui a relevé le pari de reproduire des recettes tant aimées tout en conservant leur authenticité et leur goût.
Feel the interview !
Yasmine, ton parcours avant le food truck ?
J’ai un parcours atypique : J’étais commerciale pour une entreprise spécialisée dans le BTP. Je suis passée de la vente de perceuses et marteau piqueur à la vente de couscous-tajines !
As-tu toujours eu une passion pour la cuisine marocaine ? Si oui, pour quelle raison ?
Bien sûr je suis une food addict. Bien plus encore, je suis une passionnée de TOUTES les cuisines traditionnelles. J’ai découvert l’authentique cuisine marocaine après un long sejour au Maroc et en Algérie.
J’ai vécu à Casablanca presque une année, et c’est en mangeant dans les plus beaux restaurants en passant par les bui-bui, que j’ai développé une vraie passion pour la cuisine de mes racines. Il s’avère que le meilleure de la cuisine maghrébine est, en fait, la cuisine du pauvre. Des galettes à base de semoule de blé, Le thé servi avec des gateaux de semoule. Il est clair que les bonnes choses se trouvent dans la simplicité, à condition que se soit bien fait.
Aussi, mes grands-mères m’ont baigné, depuis petite, dans leur cuisine. Je les ai vu prendre plaisir à cuisiner des grands repas familiaux, à nous accueillir avec des pléiades de pâtisseries et de M’semen. La maîtrise du geste et des doses sans failles. Chaque samedi, les réunions familiales, autour d’un repas riche et des recettes variées mêlant sucré salé, épices en tout genre à de la viande méchouie m’ont permi de garder un très bon souvenir, et donc, de développer cette passion pour la cuisine, un vrai kiff.
Aujourd’hui c’est ce que je veux reproduire à travers ma cuisine. Partager une authentique cuisine marocaine revisitée en street food.
Comment t’est venue l’idée de te lancer dans l’aventure feeltajine ?
Bien entendu, lorsque j’ai évoqué le projet auprès de mes proches, pas un seul m’a pris au sérieux, me voir cuisiner chaque jour était improbable, selon eux. Déjà lancée dans mon projet de food truck, même les plus pessimistes ne pouvaient pas m’arrêter. Puis j’ai eu l’idée de partir en Algérie cet été pour me ressourcer, et c’est là que tout s’est déclenché : j’ai redécouvert une cuisine traditionnelle avec mes grandes tantes.
Quel accueil t’a été réservé au lancement du projet ?
J’ai appris à cuisiner dans des cuisines vides. Mes seuls outils, mes mains, des ingrédients et des marmites sur un réchaud cloué au sol. Avec rien, j’ai appris à marier des saveurs, à créer des plats savoureux, avec des bonnes épices/herbes et à la viande fondante.
Au final, mon concept est à la fois intriguant, original mais aussi chaleureux. Les gens sont curieux mais ravis par les saveurs et la quantité servie 🙂 surtout ils ont enfin compris qu’il n’y a pas de semoule dans un tajine 🤣
Les + et – d’un foodtruck quand on cuisine marocain ?
L’avantage c’est que je propose une vraie street food marocaine que j’emporte partout même pour des buffets et anniversaires. avec une panoplie de produits et tout ça dans mon camion.
Malheureusement, le secret d’une bonne cuisine marocaine c’est le temps de cuisson. C’est pourquoi je prépare ma viande, au préalable, dans mon laboratoire.
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