Né il y a plus de cinq siècles, le Melhoun est une poésie populaire écrite (Zajal) et chantée en arabe dialectale maghrébin. Inspiré de la culture arabo-andalouse, cette poésie chantée (Qassida) a d’abord fait son apparition dans le sud du Maroc, puis s’est installé progressivement à Marrakech, Fès, Meknès, Salé, Errachidia et Taroudant, des villes qui constituent aujourd’hui les pôles incontournables de cet art. La forme de ses poésies se différencie du style arabe classique, d’abord par son écriture en Darija (dialecte marocain) et par sa structure grammaticale.
Aux Origines du Malhoun
L’histoire du Malhoun remonte l’époque arabo-andalouse. Les tribus Arabes conquérantes (Banou Hilal et Banou Maâqil) se sont installées dans le Maghreb afin d’y propager l’Islam. La transmission des chants arabes s’est faite durant cette époque et bien plus tard, quand le Maroc faisait partie de l’Empire d’Al Andalous, le Malhoun a commencé à prendre forme et s’est d’abord installé dans la région du Tafilelt avant de se diffuser partout dans le pays.
Durant la période Almohade, les porteurs de cet art étaient appelés lesMaddahin, des personnes ayant comme mission de transmettre oralement à la population locale tous types d’informations.
Abdelaziz El-Maghraoui (1578–1602) et Sidi Abderrahmane El-Majdoub sont les pionniers de cet art.
Anthologie de la Poésie du Melhoun Par Fouad Guessous
Ancien étudiant de droit à Science Po Paris, Fouad à fait une carrière de banquier pendant plus de 30 ans. En sortant à la retraite, il découvre la beauté du Malhoun, un art commun aux pays du Maghreb mais qui, selon lui, serait méconnu malgré son extraordinaire beauté. Son envie était de le faire connaitre à la fois dans ses pays d’origine mais aussi en Europe.
L’auteur du livre Anthologie de la Poésie du Melhoun a découvert ses chants en faisant des recherches pour son roman Euphorie, le Procès du Temps. Ainsi, en cherchant de l’inspiration pour créer son personnage Dame Bougie de Candélabre, l’auteur à commencé à traduire un des plus célèbres poèmes du Malhoun, Chem’a “La Bougie”. Quand il l’a partagé avec ses amis, il a vu leur stupéfaction et a compris l’importance de sauvegarder et faire connaitre ce trésor du patrimoine populaire marocain. Ses traductions poétiques du Melhoun de la Darija au français ajoutent un charme à cet art peu connu par les européens.
Il y aurait plus de 5000 poèmes écrits par des poètes extrêmement éloquents.Fouad Guessous en a traduit près d’une centaine. Les thèmes qui y sont abordés sont toujours d’actualité. On y chante l’amour de Dieu, mais aussi l’amour de la femme et de la nature. La politique y a aussi une place. Parmi les plus célèbres poésies on peut citer Al Warchan (la Colombe) qui est un véritable hymne à l’amour de l’auteur pour sa ville natale Tlemcen.
Le Malhoun a Sa Relève
Mohamed, Dwight, Abdel, Jaafar, Idriss…un ensemble d’artistes représentant la nouvelle scène du Malhoun à travers L’Orchestre de Musique Arabo-Andalouse d’Amsterdam. Lancée en 2011 par des musiciens des Pays Bas et du Maroc, cette compagnie se produit dans les plus grands théâtres du monde. Leur répertoire est riche de chants arabo-andalous classiques, populaires Cha’bi (rendu célèbre par le grand maître Abdesadaq Chekara1933–1998) et d’influences Folk, Jazz et Flamenco.
Suivez les vidéos de l’Orchestre de Musique Arabo-Andalouse d’Amsterdam en vous abonnant à leur chaîne YouTube.
vraiment l’art du malhoun est un enfant du désert spécialement la zone de Tafilet
merci pour le sujet