Aicha, fondatrice de Liya S., est une mumpreneure à temps plein. Elle porte une passion pour les produits de cosmétiques naturels depuis plus de vingt ans, et affectionne particulièrement les produits du terroir Marrakechi de l’Atlas tels que les plantes aromatiques.
Sa gamme de produits certifiée Bio par Ecocert est l’alliance parfaite entre phytothérapie et olfacto-thérapie. Sa réflexion englobe à la fois les produits et leurs emballages. En effet, Aicha utilise des contenants éco responsables tels que le verre violet Miron (réutilisable à l’infini et excellent conservateur naturel pour ses produits). Ces autres emballages sont 100% recyclables ET compostables ! Elle propose également des écorecharges pour faire durer l’expérience olfactive et sensorielle. Place à l’interview ! (à retrouver également sur IGTV)
Pourquoi cette envie de te lancer dans le cosmétique naturel ?
Je suis tunisienne d’origine, parisienne de naissance et marocaine de coeur. J’ai fais des études d’informatique et à la suite de cela, j’ai participé au lancement d’une marque dans le domaine du textile. Cette expérience a duré pendant 7 ans, et c’était très riche et intense. Tout a commencé à changer après l’arrivée de mes enfants. J’ai voulu faire une pause et me consacrer à ma famille. J’avais envie d’allier ma passion pour le terroir du sud marocain, et plus particulièrement le sud de l’Atlas. La meilleure des alternatives était l’entreprenariat.
Quel est ton rapport aux produits éco responsables ?
Etant berbère de tradition, j’ai toujours été attirée par les produits nobles et je les utilise pour leur efficacité. J’ai découvert le Maroc quand je me suis mariée, il y a plus de 20 ans. J’ai commencé à utiliser l’huile d’Argan, le Ghassoul et le savon noir. A cette époque, l’engouement autour des produits bio et naturels commençait à peine. Aujourd’hui, on retrouve de l’huile d’Agran dans la majorité de mes produits, auxquels j’associe des huiles essentielles. J’ai envie de partager ses produits nobles avec ceux qui les connaissent déjà mais aussi avec ceux qui sont curieux de découvrir le terroir de l’Atlas marocain.
Qui se cache derrière Liya S. ?
LIYA est composé des initials des prénoms de mes enfants. Le « s » est celui de mon nom de famille.
Quelles sont les étapes du lancement de Liya S. ?
Tout a commencé avec la campagne Ulule de financement participatif. Il faut vraiment oser pour se lancer via cette plateforme car beaucoup de projets n’aboutissent pas. Le projet est très intense et nécessite beaucoup d’energie. Mais c’est une expérience magnifique car elle m’a permi de faire des rencontres humaines extraordinaires.
Quand on se lance dans l’entreprenariat, il faut avoir un objectif final et se dire qu’il va y avoir beaucoup de freins et d’épreuves, beaucoup de personnes qui vont vous mettre des batons dans les roues, il faut en avoir conscience. Mais il faut garder en tête qu’il y aura une solution pour chaque problème.
Comment s’est mise en place la collaboration avec les artisans marocains ?
Mes produits sont fabriqués dans un laboratoire à Marrakech avec lequel je suis partenaire. Il existe depuis plusieurs années. La réglementation est la source de complexité du domaine du cosmétique. Le jour où j’ai décidé de me lancer dans les produits naturels, j’ai suivi une formation certifiante sur internet afin de connaître les règles de bonne fabrication. Le Maroc offre un sacré avantage avec ses précieux produits (Argan, figue de barbarie etc.). Il a fallu que je trouve un laboratoire qui respecte les pratiques de bonne fabrication (PBF) et suivant la norme ISO22716. Celui avec lequel je collabore travaille avec tous les producteurs locaux de Marrakech.
Pourrais-tu nous parler du partenariat avec l’association Aghbalou Niminifri ?
J’aime les femmes berbères de l’Atlas que je connais depuis mon mariage. Ce sont des femmes dignes et courageuses, qui évoluent dans un milieu rural assez rude. Quand on voit leur joie de vivre, ça nous porte et nous touche. Aujourd’hui, ce ne sont pas les femmes des coopératives qui profitent en premier des produits nobles de leur région, mais plutôt les grandes marques de cosmétiques. C’est pour ça que j’ai lancé un partenariat avec une association qui s’appelle Aghbalou Niminifri. On met en place des actions pour faciliter le travail de ces femmes à travers des actions agricoles. La première action concrétisée est la culture de Safran. Mon objectif est de continuer dans cet élan, de leur apporter des moyens, (de l’eau par exemple), leur faciliter leur travail et les aider, tout simplement.
Qu’elle est la composition de tes produits ?
L’huile d’Argan est au coeur de ma gamme de produits. Ma volonté est d’apporter un produit qui ait le minimum de composition pour se rapprocher le plus de cette naturalité que je décrit dans ma vidéo de présentation. Ce produit ancestral est associé aux huiles essentiels tel que le Neroli.
Mes routines sont très minimalistes. Le soir, se démaquiller, mettre de l’eau de rose et de l’huile d’Argan. Nettoyer, hydrater, nourrir avec des produits 100% naturels pour revenir à la simplicité des choses.
Je propose mes produits dans un contenant assez particulier, le vert violet, C’est un verre breveté qui filtre les rayons de lumière pour permettre une conservation plus longue et naturelle. Il est quasiment incassable, très résistant, et on peut le réutiliser à vie.
Je propose également des éco-recharges pour le savon noir par exemple. Celle-ci est entièrement compostable.
Une anecdote à nous raconter ?
Tous les jours je reçois des retours de personnes qui souhaitent échanger et m’encourager exprimer leur soutien. On apprécie que je soit inscrite dans ce mouvement 0 déchets. Je vais bientôt commencer à envoyer les colis suite à la fin de la campagne Ulule. Des personnes de tout horizon m’envoyaient des chansons pour m’encourager !
Quelles ont été pour toi les principales difficultés auxquelles tu as pu faire face ?
Elle viennent de partout, mauvaise organisation, retard de livraison, manque de sommeil, soucis techniques, il faut se tenir à l’objectif, c’est comme ça qu’on y arrive.
Comment tu te projettes sur les 5 prochaines années ?
Je suis plus comme le petit colibri rapporté par Pierre Rabhi, je fais ma part, peu importe le résultat. Mon objectif est de faire connaitre la marque et faire découvrir ses produits encore plus à des personnes qui ne connaissent pas le terroir marocain.
Un conseil à donner aux femmes qui souhaitent entreprendre ?
Il faut oser y aller, bien préparer son projet, bien définir ses objectifs. Si j’ai un conseil à donner, c’est qu’il faut se démarquer des autres. Quand on est vraies et passionnées, on ne compte plus ses heures. L’entreprenariat est une alternative qui permet d’associer passion et travail.
Comment tes enfants ont soutenu le projet ?
Mes enfants et mon mari m’ont beaucoup soutenu et encouragé, ils ont suivi toutes les étapes du projet ainsi que l’évolution sur Ulule, c’est ce qui me donne des ails. Durant l’été 2019, nous faisions des petits ateliers tous ensemble. On préparaient des pots avec plusieurs produits chacun devait tester et donner son avis, noter, donner ses préférences.