Le caractère spécial de ces dernières semaines n’a épargné aucune des trois religions monothéistes. Pessah, Pâques, Ramadan, des communautés de croyants confinés et faisant face à une épreuve sans précédent, celle de devoir célébrer des moments forts de leur année, loin de leur proches et de leurs lieux de culte. 

Toutefois, certaines familles se sont rendues compte que derrière cette épreuve se trouvait un grand bien. Un retour à l’essentiel, un travail sur soi et un temps réinvesti dans des activités qui stimulent le corps et l’esprit. 

“J’ai toujours adoré le mois du Ramadan”, témoigne Nour. “Je ne retiens de ce confinement que des choses positives car mon rythme n’a pas changé : réveil à 7h30, télétravail, préparation du ftour, sport avant la rupture du jeûne… cette année, j’ai enfin eu le temps de clôturer la lecture du Coran. Depuis, je me sens toute légère…”.

Le temps était l’une des clés de réussite de ce Ramadan en confinement. Ainsi, la spiritualité a pu retrouver sa juste place et a été vécue comme un réel atout de dépassement de soi et d’enrichissement de son intériorité. “C’est le premier Ramadan ou j’ai pu apprendre de nouvelles choses sur l’Islam, en plus de quelques versets du Coran”, déclare Kaouthar. 

“Le fait d’avoir télétravaillé m’a permis de vivre ce Ramadan à mon rythme. J’ai pu ainsi prendre le temps de prier à l’heure”. Rajoute Benjamin.

Le Ramadan en confinement a permis à beaucoup de familles de concilier spiritualité, engagements personnels et professionnels. Les journées étaient certes aussi denses qu’avant, mais le fait de ne pas avoir à s’éparpiller dans tous les sens a amélioré la qualité des échanges intrafamiliaux. « Le principal avantage de ce Ramadan confiné est que j’ai passé plus de temps avec mes proches et dédié une partie de ma journée à cultiver ma spiritualité« , témoigne Naoual.

“J’ai passé le plus beau Ramadan, sans avoir à stresser pour l’école ni le travail”, raconte Kawtar. Et de rajouter : “Un espace a été dédié à la prière et on a pu faire la prière tous ensemble. Je suis très heureuse de partager cela avec mes enfants”. 

Quant au Ramadan Spirit, chaque famille a pu trouver ses techniques pour conserver la magie de ce mois béni. “Puisqu’on ne pouvait pas passer commande au Maroc comme à notre habitude, j’en ai profité pour apprendre à faire des pâtisseries marocaines !”, partage Kaouthar avec enthousiasme. “J’ai commandé des histoires sur la religion, des activités islamiques et un calendrier du Ramadan, sur le même modèle que le calendrier de l’avent”. témoigne Kawtar.

Les nouvelles technologies ont joué un rôle primordial dans le rapprochement des familles éloignées. « Ma mère, qui n’est pas très technologie, s’est mise aux multi-appels vidéo ! elle appelait mes cousines et tantes pendant qu’elle préparait son ftour » raconte Naoual avec amusement.

Cependant, un Ramadan en confinement est aussi synonyme d’éloignement. Des familles qui avaient pour habitude de se retrouver autour de la table du ftour ont été contraintes de rompre leur jeûne à comité restreint. “Ce mois de jeûne est pour nous un mois durant lequel nous ne sommes jamais seuls à table”, raconte Benjamin avec une pointe d’amertume. “Mais cette année, nous n’avons reçu personne et nous n’avons visité personne”. 

“Le confinement nous a privé de l’ambiance ramadanesque si particulière du ftour en famille et de la prière des Tarawih à la mosquée”. rajoute Kaouthar.

Un éloignement qui, pour certains, reste un événement exceptionnel, mais qui rappelle la dureté du quotidien que vivent certaines personnes, se retrouvant à devoir gérer maladie, isolement et baisse de revenu. Sabah dit à cet effet : « L’avantage de vivre un Ramadan comme celui-ci est de se rendre compte de ce que c’est que d’être seul, malade, et de ne pas pouvoir manger à sa faim ».

Ce Ramadan en confinement n’a pas été de tout repos pour l’ensemble de la communauté musulmane, en France et dans le monde. Ce qui m’a le plus touché en lisant les différents témoignages de mes followers, c’est cette énergie positive qu’ils ont tous déployé pour n’en tirer que du bon, que ce soit pour eux ou pour leurs familles. Maintenant que nous sommes officiellement libres, l’Aïd se présente comme l’occasion rêvée de renouer avec ses proches.

☪️ Aïd Moubarak Saïd à toutes et à tous !☪️